Accueil Cinéma Cinéma (suite 2)

CINÉMA (suite)

"Les démons à ma porte"

Jiang Wen

Dans un village reculé, miraculeusement épargné, d'une Chine occupée par l'armée nippone, Ma Dasan, un paysan, est menacé une nuit par des soldats de l'Armée chinoise. Ceux-ci lui confient deux sacs à l'intérieur desquels se trouvent un prisonnier japonais et son interprète chinois.
Dasan et sa maîtresse, une jeune veuve enceinte, cachent les prisonniers et en prennent soin. Malgré la hargne du Japonais, une certaine humanité s'insinue dans leur relation, en partie grâce aux traductions volontairement erronées de l'interprète qui cherche à sauver sa propre vie en amadouant les villageois.
Six mois s'écoulent. La famine s'empare du village et les habitants, ne sachant plus quoi faire de leurs prisonniers, décident de les mettre à mort. Or, aucun d'entre eux n'accepte de prendre la responsabilité d'un tel acte.

La guerre balaye tout : la paix, l'honneur, les cultures, les hommes. Elle nous transforme en bêtes féroces, en êtres assoiffés de sang et de meurtres. Cette réponse sur pellicule réussit à nous faire passer du rire à la stupéfaction. Deux pays, et toute une civilisation peuvent disparaître sous une main guerrière.
Aucuns mots ne peuvent traduire la souffrance de ces victimes de guerre, abattues sans aucunes raisons, sans même être mêlées réellement au conflit.

Aujourd'hui ce vide est comblé, ce fait historique ne sera jamais oublié grâce aux Démons à ma Porte, magnifique long métrage en noir et blanc, dont les acteurs sont quasiment tous non professionnels.

Ce film remporta le Grand prix du festival de Cannes en 2000.

 

 

 

"Good Bye Lenin!"

Wolfgang Becker

Alex, 21 ans, jeune berlinois de l’Est, apprend la chute du Mur, alors que sa mère, militante acharnée pour le progrès social en Allemagne de l’Est, est dans le coma suite à l’infarctus qui l’a terrassée alors qu’elle traversait la ville en plein bouleversement.

Les mois passent et le coma ne cède pas ; la ville se transforme, les voitures occidentales sillonnent les rues, les publicités envahissent les murs ; au bout de huit mois, elle ouvre les yeux dans une ville qu’elle ne peut plus reconnaître.

Alex veut absolument lui éviter un choc brutal que son cœur affaibli ne pourrait supporter… et profitant de son alitement, avec l’aide de sa famille et de ses amis, il reconstruit autour d’elle son univers familier. Et pour lui, tout ira bien tant qu’elle ne bougera pas de sa chambre…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Beijing Bicycle"

Wang Xiao-Shuai

 

Beijing, c'est Pékin. Bicycle, c'est en l'occurrence un VTT flambant neuf. C'est l'instrument de travail d'un jeune coursier, Guei, qui a quitté son village pour venir trouver un emploi à la capitale. Son patron qui est à la tête d'une entreprise privée de livraison, lui a fourni ce vélo comme aux autres employés. Passant en revue ses nouvelles recrues, le patron conclue ses recommandations par un vibrant : « Vous êtes les pigeons voyageurs des temps modernes. ». Bel échantillon de la « poésie » patronale à l'ère du capitalisme mondialisée. A seule fin de maquiller un travail harassant et dangereux pour les coursiers qui doivent acheminer des plis aux quatre coins de Pékin.

Il a été convenu que chaque coursier serait propriétaire de son VTT au bout d'un certain nombre de semaines. Donc pas question pour Guei de se faire voler ce précieux vélo et de retourner à la misère de sa campagne d'origine. C'est pourtant ce qui va lui arriver avant la date où il est censé devenir propriétaire de son VTT ; ce qui ne changerait rien pour la suite à ses conditions de travail !


Avec une détermination forcenée, il cherche son vélo et le retrouve, conduit tranquillement par un collégien qui en est aussi propriétaire puisqu'il l'a acheté aux puces. L'affrontement est inévitable mais complexe entre les deux jeunes qui s'estiment l'un et l'autre dans leur bon droit et se trouvent aliénés l'un et l'autre à la propriété d'un même objet...


Pour Jian ce VTT est aussi le tout début d'une réussite sociale ou tout du moins d'une reconnaissance sociale. Il lui permet d'être membre à part entière de la petite bande de collégiens qui se rendent à leurs cours par ce moyen de locomotion. A l'heure des loisirs, ils font des figures de voltige pour affirmer leur virilité, pour épater les filles et les gens du quartier. Ne plus avoir son vélo, c'est être exclu de fait du groupe.

Beijing Bicycle a obtenu l’Ours d’argent au festival de Berlin en 2001.

 

 

"Les Virtuoses"

Mark Herman

Pour la Direction des charbonnages britanniques, l'exploitation des mines appartient au passé. Pour les mineurs de Grimley, charbon se conjugue toujours au présent. Un présent pour lequel ils se battent avec l'énergie du désespoir sans savoir que l'issue du combat a déjà été écrite sans eux.
Danny a fait son temps au fond du puits. Aujourd'hui et après bien des années de labeur, il n'y a plus qu'une seule chose qui compte pour lui : la musique. L'ancien mineur se consacre corps et âme à la direction de la fanfare de Grimley.
La fanfare, c'est Harry, Jim, Ernie, Phil et tous les autres; jusqu'à l'arrivée de la ravissante Gloria...

 

 

 

"La vie rêvée des anges"

Erick Zonca

 

Isa a vingt ans, son sac à dos pour tout bagage et une "philosophie de la galère" plutôt souriante. Elle débarque à Lille, après d'autres villes de passage, à la recherche de petits boulots. Jamais les mêmes et jamais très longtemps.
Partout où elle va, elle ajoute une petite pièce à l'édifice qu'elle construit patiemment avec son envie, sa générosité, sans le savoir vraiment, instinctivement.
Son chemin croise celui de Marie, vingt ans elle aussi. Fille du Nord, solitaire, comme Isa, mais pour d'autres raisons. Marie est sauvage, écorchée, révoltée contre sa condition sociale.
Le film raconte le lien humain que chacune entretient à sa manière avec le monde, les fils de vie qu'elles tissent comme une espérance.

 

 

 

 

 

 

"Bowling for Columbine"

Michael Moore

Dans " Bowling for Columbine ", Michael Moore pose la question de la culture américaine des armes à feu. Partant de faits divers (tuerie du lycée de Columbine, meurtre d'une enfant de six ans par un de cinq, etc...), il essaie de démonter les mécanismes qui ont conduit à ces tragédies. Pour cela, il se soucie aussi bien du contexte local - industrie d'armement proche, application géographiquement stupide d'un programme dit "d'aide sociale" - que national, stigmatisant la politique extérieure du gouvernement, le traitement médiatique de l'actualité ou le poids de l'histoire. Comme toujours, il part d'un point de vue partisan et étaye son discours avec un savant mélange d'images d'archives et d'interviews corrosives qui sont sa marque de fabrique.

Au final, le constat est amer : on comprend donc qu'il y a une énorme machine économique liée aux armes aux Etats-Unis. Gouverné par l'appât du gain, ceux qui détiennent le pouvoir d'impulser des changements (médias, Etat, leader d'opinion) ne semblent pas prêt à changer d'attitude. Alors, avec ce gargantuesque faux-candide, dépêchons-nous d'en rire de crainte d'avoir à en pleurer.

Ce film s'est vu récompensé en mai 2002 par le Prix du 55ème anniversaire au Festival de Cannes.

 

 

"Une Histoire Vraie"

David Lynch

Tout est dit dans le titre original du film de David Lynch, The Straight Story : en francais une histoire rectiligne. Une histoire qui avance tout droit, comme le tracteur de jardin sur lequel s`est installé Alvin Straight pour parcourir les 700 kilomètres qui séparent Laurens, le village de l`Iowa où il réside, de Mount Zion, dans le Wisconsin, où il décide rejoindre son frère Lyle, victime d`une attaque et auquel il n`a plus parlé depuis dix ans. Alvin Straight regardait autrefois les étoiles avec son frère. Vieux et malade, il est aujourd`hui au bout du rouleau. "La pire dans la viellesse c`est de souvenir quand on était jeune", avoue-t-il. L`homme va donc traverser, à la vitesse de 7 km/h un morceau d´Amérique et s`échouer dans une ville au nom de terre promise.

 

"Pulp Fiction"

Quentin Tarantino

Los Angeles. Deux tueurs à la petite semaine alias John Travolta et Samuel L.Jackson ; un dangereux gangster ; sa somptueuse épouse (Uma Thurman) complètement défoncée; un boxeur déloyal (Bruce Willis) en cavale ; sa petite amie française ; des prêteurs sur gages sadiques ; un caïd élégant et dévoué ; un dealer bon mari ; deux tourtereaux à la gâchette facile. Les indices : une voiture ensanglantée ; une mystérieuse malette noire ; une montre de famille.
Pulp fiction, ou l'odyssée sanglante et burlesque de petits malfrats dans la jungle de Los Angeles.

 

 

 

"In the Mood for Love"

Wong Kar-wai

Hong-Kong, 1962. Journaliste, Chau emménage avec sa femme dans un nouveau logement, en plein coeur d'un immeuble habité par la communauté shangaiaise. Il y rencontre Li-Chun, ravissante jeune femme qui vient elle aussi d'emménager avec son époux. Celui-ci, représentant d'une société japonaise, est régulièrement absent. Lui-même souvent seul, Chau passe de plus en plus de temps avec Li-Chun, jusqu'au jour ou les deux amis découvrent que leurs époux respectifs sont amants...

Dès lors Li Chun et Chau essaient de comprendre comment cette histoire d'a (comme adultère) a pu commencer. A ce petit jeu, ils tomberont eux aussi amoureux l'un de l'autre.

 

 

 

 

"Breaking the Waves"

Lars Von Trier

Dans l’austère île de Skye, Bess effraie un peu son entourage par son bonté candide, sa générosité exaltée. On la laisse quand même épouser celui qu’elle a choisi : un beau gars, Jan, qui n’est pas de l’île mais travaille sur une plate-forme pétrolière. Pendant quelques semaines, Bess peut enfin épancher son besoin d’aimer, mais Jan doit bientôt repartir sur sa plate-forme de forage. C’est un infirme qui revient, car un accident a fait de Jan un paralytique. Ne pouvant plus aimer physiquement sa femme, il lui demandera de se donner à d’autres hommes. Il finit par la convaincre qu’en se sacrifiant ainsi elle l’aidera à guérir. Commence alors pour Bess une longue et irrémédiable déchéance...

 

 

"Dancer in the dark"

Lars Von Trier

 

Selma, émigrante tchèque, est ouvrière dans une usine textile d'une petite ville industrielle du nord des États-Unis. Elle vit dans une caravane avec son fils Gene, âgé de douze ans. Passionnée par les comédies musicales, Selma résiste à la dureté de sa vie quotidienne en rêvant à des scènes de chant et de danse, au rythme des machines. Les comédies musicales de ses rêves se mêlent à sa propre histoire, réelle et tragique. Un soir, son voisin lui avoue que sa richesse apparente n'est que fictive et lui demande de l'argent. Selma, qui ne peut se résoudre à lui prêter toutes ses économies, lui promet de ne pas révéler son secret et, en échange, lui raconte le sien : elle devient aveugle et économise pour payer à son fils, auquel elle cache cette maladie héréditaire, l'opération qui le sauvera de la cécité. Quand Selma revient chez elle le lendemain, l'argent a disparu.