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CINÉMA
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Ici, je vais vous
présenter des films qui m'ont profondément
marqué : des films à voir ou à revoir. |
"Mulholland
Drive"
David
Lynch
Un accident de voiture sur
Mulholland Drive : une femme s'en sort indemne mais choquée,
elle erre dans les rues et finit par trouver refuge dans un appartement
désert. Un appartement dans lequel débarque
Betty, nièce de la propriétaire et qui
rêve de devenir une grand actrice. Surprise en trouvant une
inconnue chez elle, elle l'est encore davantage lorsque cette
dernière lui avoue ne pas avoir le moindre souvenir de son
identité. D'autant que les deux femmes ne trouvent dans son
sac qu'un énorme paquet de dollars et une étrange
clef bleue. Les deux femmes, d'indice en indice, se lancent alors dans
une enquête pour découvrir l'identité
de la mystérieuse inconnue. D'abord, c'est Rita, la brune,
que suit la caméra de Lynch, jouant toujours comme personne
avec l'univers sonore, il nous fait revivre son accident et son
errance. Puis débarque Betty, fringante
américaine de l'arrière-pays, la tête
pleine de rêves.
Entre le monde flou de Rita
et celui plus carré de Betty, Lynch immisce sa troublante
caméra pour très vite brouiller les pistes. Un
jeu dans lequel il est passé maître, les visages
et les corps se croisent, les images se fondent les unes dans les
autres et le récit saute d'une trame à l'autre,
une vérité en chassant une autre. Au
départ destiné à être une
série télévisée, Mulholland
Drive, en devenant un film y gagne en contenu et en rebondissements.


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"Kirikou et la
Sorcière"
Michel
Ocelot
Une petite voix se fait
entendre dans le ventre d'une femme enceinte : "Mère,
enfante moi !" "Un enfant qui parle dans le ventre de sa
mère s'enfante tout seul", répond la
mère.
Ainsi vient au
monde le minuscule Kirikou, dans un village d'Afrique sur lequel une
sorcière, Karaba, a jeté un terrible sort. Mais
Kirikou, sitôt sorti du ventre de sa mère, veut
délivrer le village de son emprise maléfique et
découvrir le secret de sa méchanceté.
Au travers d'aventures fantastiques, Kirikou arrivera
jusqu'à la Montagne Interdite...
Tout dans l'image
et dans le son fait véritablement appartenir le film
à la culture africaine : motifs de tissus inspirant costumes
et décors, statues d'art nègre
animées, végétation luxuriante digne
d'un Douanier Rousseau noir, animaux variés et
réalistes, musique de Youssou N'Dour joyeuse, presque
enfantine, jouée sur instruments traditionnels, voix
d'Africains francophones à l'accent prononcé
enregistrées à Dakar...
Le principal
attrait du conte ne réside pas dans une morale
délivrée in fine, mais davantage dans la
démarche du petit héros : plutôt que
d'accepter les réponses résignées des
villageois, il cherche à comprendre
« pourquoi ». Ainsi, tout dans ce
parcours échappe au schématisme et aux
stéréotypes.
La chanson de
Kirikou

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"M le Maudit"
Fritz
Lang
A Berlin,
vers 1930, après bien d’autres enfants, la petite
Elsie est à son tour victime d’un inconnu qui
l’assassine après lui avoir offert un ballon. Les
rafles de la police dérangent la pègre, aussi ses
chefs mobilisent-ils leurs troupes pour faire surveiller les enfants
par le syndicat des mendiants et autres vrais ou faux infirmes. En
étudiant la liste des malades sortis récemment
des cliniques psychiatriques, le commissaire Lohmann est mis sur une
piste. Mais l’assassin se trahit en sifflotant, devant le
marchand de ballons aveugle, le même air de Peer Gynt que le
jour de la mort d’Elsie. Ses collègues du syndicat
le marquent à la craie de la lettre "M" sur
l’épaule, le filent et le coincent dans
l’immeuble où il s’est
réfugié. La pègre organise un
procès au cours duquel l’assassin, Frantz Becker,
implore en vain la pitié, affirmant être
poussé à tuer par une force
irrésistible. La police intervient, alors qu’il
est sur le point d’être lynché.

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"Dead Man"
Jim
Jarmush

Dead Man raconte le voyage
physique et spirituel d'un jeune orphelin évoluant dans un
univers très peu familier. William Blake voyage aux
extrêmes frontières occidentales de
l'Amérique, quelque part dans la deuxième
moitié du 19ème siècle. Perdu et
blessé, il rencontre un étrange
Amérindien marginal, nommé Nobody, qui croit que
Blake est réellement le défunt poète
anglais du même nom. L'histoire, avec l'aide de Nobody,
mène William Blake dans des situations qui sont à
la fois comiques et violentes. Contrairement à sa nature,
les circonstances transforment Blake en hors-la-loi, en tueur, et en
homme dont l'existence physique s'éloigne lentement.
Jeté au coeur d'un monde cruel et chaotique, ses yeux
s'ouvrent à la fragilité de la vie. C'est comme
s'il traversait la surface d'un miroir, et émergeait dans un
monde inconnu qui n'existe que de l'autre côté.


 
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"La ballade du
soldat"
Grigori
Tchoukhraï
Un jeune soldat qui n'a pas encore vingt ans (et
qui porte le même prénom que moi...), accomplit un
fait d'armes au cours de la guerre - il met hors combat deux tanks
nazis - et se voit accorder par son supérieur une permission
de six jours. Mais il n'est pas facile de revenir chez soi par temps de
guerre. Au cours d'un voyage difficile, il rencontre une jeune fille et
se lie brièvement à elle par un amour
sincère et pudique. A peine a-t-il eu le temps d'embrasser
sa mère qu'il lui faut déjà repartir
vers le front. Et le front, c'est bien plus une promesse de mort qu'une
espérance de vie.

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"La ballade de
Narayama"
Shoei
Imamura

Au Japon, en 1860. Lorsqu'un habitant de la
région de Shinshu, province montagnarde et
reculée, a atteint l'âge de 70 ans, il doit se
rendre au sommet de Narayama la montagne aux Chênes, pour y
attendre la mort. Vivant parmi les villageois, il prend en effet la
place d'un être productif ou d'un nouveau-né, une
situation qui n’est pas tenable pour
l’équilibre de cette communauté
subsistant avec difficulté de l’agriculture dans
une contrée particulièrement rude. Tatsuhei, veuf
et père de deux enfants, se rend compte que cette
année, il devra se rendre à Narayama pour y
accompagner Orin, sa mère, qui a atteint
l’âge fatidique.
Ce film a
remporté la Palme d'Or à Cannes en 1983.

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"L'Anguille"
Shoei
Imamura

Un homme reçoit une lettre l'avertissant
que sa femme le trompe. Une nuit, il la surprend en flagrant
délit et la tue. 8 ans plus tard, notre héros finalement en
libération conditionnelle et suivi par un moine bouddhiste
va s'installer dans un salon de coiffure, métier qu'il a
appris en prison. Il rencontre un jeune fille Keiko, qui viendra
l'aider dans son salon de coiffure et qui va bouleverser sa vie.
Freinant tout sentiment et tout acte susceptible de montrer une
attirance vis à vis de cette jeune fille, cette nouvelle
relation va mettre à nue le passé de Takuro.
L'anguille, c'est l'histoire d'un homme foudroyé par son
passé qui grâce à son salon de coiffure
et aux rencontres de la vie va alors réapprendre
à vivre. Un petit monde va se créer autour de
lui, rempli de quelques personnalités qui vont jour
après jour combler la vie de Takuro. Un ami
pêcheur, puis un illuminé persuadé que
les aliens vont répondre à son appel ... ce sont
toutes ces relations qui chaque jour vont aider Takuro à
se réintégrer ...
Palme d'Or au
Festival de Cannes en 1997

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