BANDE DESSINÉE

S'il est difficile de définir avec précision la bande dessinée, c'est qu'elle se situe précisément au carrefour de plusieurs moyens d'expression artistique: l'art graphique, l'art cinématographique et la littérature. Elle est tout à la fois dessin, cinéma, et écriture.

C'est pourquoi elle me fascine depuis ma tendre enfance.

"L'Homme qui marche"

Jirô Taniguchi

 

Un homme, anonyme. Il vient de s'installer avec sa femme dans une maison, en grande banlieue. Il décide d'aller "faire un tour dans le quartier". On le suit lors de ses multiples déambulations, ou plutôt on l'accompagne. Il se ballade sans véritable but, sans parcours défini. Il se contente de marcher et d'observer les choses, les bêtes et les gens. Parfois il engage la conversation avec un autre promeneur mais le plus souvent ses pérégrinations sont muettes, contemplatives. De temps à autre, un micro événement vient perturber le cours de sa flânerie : les lunettes brisées qui transforment le monde en un tableau impressionniste ou un kaléidoscope étrange, un orage brutal qui fait d'autant plus goûter la saveur du bain public…
Les courts chapitres sont autant de promenades effectuées dans un contexte ou un état d'esprit particulier, qui est à chaque fois plus suggéré qu'explicité.

Dans L'Homme qui Marche, le temps est dilaté, étal (le découpage des planches est à ce titre exemplaire). Rien "n'arrive" réellement avec la brusquerie d'un accident ou d'un évènement, les actions semblent suivre le cheminement aléatoire d'une pensée libérée de ses contraintes.

Dans ses flâneries, l'homme qui marche adopte souvent un comportement lié à l'enfance : grimper à la cime d'un arbre, marcher en équilibre sur un muret, acheter un petit ballon, aller nager en catimini dans la piscine après la fermeture…


Rimbaud conspuait les "assis" rivés à leurs chaises et à leurs étroits métiers, Taniguchi nous montre que l'homme qui "prend son temps" ne le perd qu'aux yeux de ceux qui restent rétifs à la poésie.

 




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Corto Maltese"

Hugo Pratt

 

N'ayant pas le courage de me lancer dans la présentation de l'immense (infini!?) univers de Corto Maltese, je me contente de vous donner un lien vers un superbe site qui lui est consacré :

 

 

.

 

Enki Bilal

"La Trilogie Nikopol"

1. La foire aux immortels

Paris, 2023. La ville vit le joug d'une dictature fasciste. Le Gouverneur Jean Ferdinand Chloublanc est prêt à tout... même à mourir pour devenir immortel! Un étrange vaisseau spatial en forme de pyramide est suspendu dans les airs au-dessus de l'astroport. Ses passagers ne sont autres que les dieux de l'Égypte ancienne. Ils réclament d'importantes quantités de carburant pour poursuivre leur voyage. Choublanc compte bien négocier son immortalité en échange du précieux liquide. Alors que l'inquiétude augmente, une capsule spatiale s'écrase dans les quartiers les plus pauvres de la ville. Nikopol, condamné trente ans plus tôt pour fait de désertion, sort vivant du container d'hibernation. Il rencontre le dieu Horus qui prend possession de son corps pour se venger des autres dieux. Ensemble, ils vont s'employer à libérer la ville...

 

2. La femme piège

Nikopol fils prend la tête du nouveau Gouvernement parisien alors que son père est interné dans un centre psychiatrique. En proie à d'insoutenables cauchemars, il tente de reprendre des forces. Le retour d'Horus sur terre le décide à partir à sa rencontre, pour aller jusqu'au bout de l'absurde et de l'irrationnel.

Jill Bioscop est reporter à Londres. Elle enquête sur les conflits des minorités afro pakistanaises et zuben-ubiennes à Chelsea. Personnage mystérieux et énigmatique, à la peau blanche et aux chevaux bleus, Jill se réfugie à Berlin, convaincue d'avoir tué plusieurs de ses amants. C'est dans cette ville qu'Alcide Nikopol retrouve Horus à qui il propose un contrat moral : l'un et l'autre étant déphasés dans leur monde respectif, il accepte d'héberger le dieu parano à condition qu'il renonce à son carnage aveugle et devienne plus humain...

 

3. Froid équateur

Huit ans ont passé. Nikopol fils a renoncé à faire de la politique pour partir à la recherche de son père. Dans le train qui le conduit à Équateur City, il fait la connaissance de Yeléna Prokoshtootobi, une jeune généticienne spécialisée dans les aberrations héréditaires. Elle lui apprend que son Gouvernement a été renversé par l'opposition fasciste.

Nikopol père et fils, Yéléna, Horus, Jill Bioskop et la pyramide des Dieux se retrouvent à Equator City, jadis plaque tournante de l'aide humanitaire pour l'Afrique, devenue le siège du KKDZO, le groupe mafieux le plus tentaculaire de l'hémisphère sud...

 

"Le Sommeil du Monstre" et "32 Décembre"

"J'ai 10 jours, je me souviens... L'explosion terrible qui déchire le ciel de nuit et fait pleuvoir dans l'hôpital n'est ni un tir de mortier, ni un tir d'artillerie, ni une bombe... C'est un coup de tonnerre de mon tout premier orage. Une colère du ciel qui me rassure, autrement plus impressionnante que le feu des hommes... Car je suis un orphelin de dix jours heureux de sentir la nature plus forte qu'eux. Ce même jour J.10, une infirmière dépose un paquet dans le grand lit blanc, entre Amir et moi. Ce paquet de quelques heures à peine s'appelle Leyla Mirkovic... Pour la première fois, nous voici réunis tous les trois. Nos têtes encastrées les unes dans les autres et nos corps tendus comme les branches d'une étoile... Je me mets à l'écoute des bruits de nos vies. Je suis l'aîné vieux de dix jours, l'orphelin heureux qui aime Leyla, qui aime Amir, et qui aime le bruit du ciel en colère."

Le Sommeil du Monstre est avant tout un livre sur la mémoire.

Mémoire individuelle, collective et prospective, où se mêlent des images écrites de l'éclatement de la Yougoslavie, "lieu" de naissance d'Enki Bilal, et des images peintes d'une étrange conjugaison passé-présent-futur.

Mémoire potentielle aussi, plausible et pourtant à éviter, dans la mesure du possible.

Une mémoire qui n'aurait tirée aucune leçon sérieuse du trop extraordinaire vingtième siècle.

Note d'espoir, cependant, à laquelle tient beaucoup l'auteur : ses personnages ont encore besoin d'aimer.

4ème de couverture du "Sommeil du Monstre"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Calvin et Hobbes"

Bill Watterson

 

L'histoire :

Calvin, est un petit garçon de 6 ans qui aime faire des bonhommes de neige, passer son week-end devant la télévision à regarder des dessins animés et qui déteste faire ses devoirs et se coucher tôt. A première vue, il ressemble à tous les petits garçons de son âge mais en fait pas du tout ! Calvin, qui tient son nom d’un célèbre théoricien, est doté d’une imagination débordante.

Ainsi, toujours accompagné de son meilleur ami Hobbes, son tigre en peluche (qui, lui, tient son nom d’un philosophe du XVIIème) et dont il est le seul à pouvoir le voir bouger et l’entendre parler, il lui arrive toujours mille et une aventures. Ensemble, ils font les quatre cent coups au grand désespoir de ses parents qui commencent à regretter d’avoir eu un fils, Rosalyne sa baby-sitter qu’il fait tourner en bourrique, Miss Wormwood, sa maîtresse qui doit se demander comment un petit garçon de six ans peut imaginer tout ça et Susie, la meilleure élève de sa classe qu'il prend un malin plaisir à dégoûter surtout au moment du déjeuner en inventant des choses toutes plus dégoûtante les unes que les autres. Au fond, il semblerait que Calvin soit un incompris car dans la plupart des albums, il nous expose des théories sur le sens de la vie toutes plus philosophiques les unes que les autres.

Les personnages :

Calvin : il est misogyne (surtout envers la pauvre Susie ou Rosalyn), égoïste, mégalomane, quelque peu philosophe surtout quand il débite ses théories sur le monde… A vue de nez, il semblerait avoir tous les défauts du monde mais il est tellement attachant et marrant qu’il est impossible de le détester. Il ne se sépare jamais de son tigre en peluche Hobbes, son meilleur ami.
Hobbes : le meilleur ami de Calvin. Il accompagne Calvin dans toutes ses aventures et surtout dans toutes ses bêtises ! Peluche aux yeux de tout le monde sauf du petit Calvin, Hobbes aime le thon, sauter sur le petit garçon quand il rentre de l’école, et semblerait être secrètement amoureux de Susie !
Les parents : le papa de Calvin aurait été inspiré à Bill Watterson par un mélange de son propre père et de lui-même. Il aime expliquer de fausses théories à Calvin quand il lui pose des questions ce qui a le don d’exaspérer la maman de Calvin. La maman quand à elle, a du mal à garder son sang froid face aux innombrables bêtises de son fils.
Susie : la camarade de classe de Calvin et aussi son souffre douleur préféré !
Rosalyn : c’est la seule personne qui accepte de garder Calvin. Elle en profite d’ailleurs pour demander une paye astronomique aux parents pour garder le petit monstre.
Moe : un camarade de classe de Calvin qui aime la racketter et le frapper sans aucune raison.
Miss Wormwood : la maîtresse de Calvin. Le prototype même de la maîtresse qui ne rate aucune occasion de l’envoyer dans le bureau du directeur.

 

"Le Cycle de Cyann"

Bourgeon/Lacroix

Album 1 (La Source et la Sonde) :

50 ans après la Guerre des Confins, la planète Olh a perdu tout contact avec la colonie du clan Olsimar, IlO la lointaine. Après la perte de son fils atteint des Fièvres Pourpres, une maladie qui décime la population masculine, le Seigneur Olsimar décide de confier à sa fille la première expédition vers IlO. On espère en effet y trouver les plantes rares capables de soigner la maladie.

Mais c'est compter sans le camp rival, la sOurce, communauté des DeO, qui, pour de mystérieuses raisons, cherche à saboter l'expédition, voire à supprimer Cyann.

 

 

Album 2 (Six Saisons sur Ilo) :

Malgré l'ouverture des hostilités avec les DeO, l'expédition pour IlO a bien lieu. De nouveaux sabotages contraignent l'équipage à abandonner le vaisseau et à embarquer sur deux modules, les "Stamos". Commandé par Crysane, le deuxième stamo disparaît et la progression sur IlO se révèle périlleuse. L'équipe de Cyann finit par repérer le Stamo 2 alors que l'équipage abandonne l'engin en compagnie de clandestins.

Un énigmatique message amène Cyann jusqu'aux Iles Flottantes, où un récent carnage a anéanti tout l'équipage mâle du stamo 2. Surpris par l'assaut de rebelles, les Colabes, habitants des lieux, ont fui en emmenant les femmes. Cyann fait la connaissance d'un étrange cavalier qui peut la mener chez les Rebelles. En retrouvant Crysane, elle apprendra que les DeO règnent sur tout le nord d'IlO où ils tiennent un peuple en esclavage. En fait, ils possèdent un antidote aux fièvres Pourpres qu'ils ne donnent qu'à ceux qui se rallient à eux. Quelle ne sera pas la surprise de Cyann de se trouver nez à nez avec Zhej, dignitaire des DeO, qui devrait se trouver sur Olh…

 

Album 3 (Aïeïa d'Aldaal) :

Voulant rejoindre « Aldalarann », Cyann se retrouve sur « Aldaal » ( « Daalda » pour les défunts), une planète piégée dont il faudra sortir. Aïeïa (et son embarcation) est l'improbable alliée d'une fuite devant la nuit et, de ce fait, contre la mort. Animal blessé programmé pour survivre, la « rafieuse » est sans états d'âme. Parfaitement imprévisible, Cyann n'aura d'autre choix que de l'apprivoiser, essayer de tout en apprendre... Mais surtout, toujours s'en méfier !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fred

"L'Histoire du conteur électrique"

 

Le directeur d'une grande chaîne de télévision est affolé et furieux : l'Audimat est en chute libre. «Mauvais jour, patron!» doivent lui dire ses employés le matin. Cela nous ramène à une actualité proche ; mais ici la concurrence est très inattendue, tout à fait merveilleuse et confortable à la fois.

D’origine grecque, Fred Othon Aristidès, dit Fred, publie depuis l’âge de vingt ans ses dessins d’humour dans de nombreuses publications françaises et étrangères. Sa première bande dessinée paraît en 1954 dans Zéro. Fred est le directeur artistique d’Hara-kiri dès le premier numéro, en 1960 ; il y crée notamment Les Petits Métiers, Le Manu-manu et Le Petit Cirque. En 1965, il rejoint Pilote, où il donne naissance à Philémon, une série qui compte quinze albums à ce jour. Auteur de chansons, scénariste pour Hubuc, Delinx, Mézières, Alexis (Timoléon), etc., Fred a adapté en BD le Journal de Jules Renard pour Flammarion et signé plusieurs autres " romans graphiques " chez Dargaud, dont L’Histoire du conteur électrique (1995).

 

 

 

 

 

 

 


"L'Histoire du corbac aux baskets"

 

Armand Corbackobasket est un employé de bureau comme les autres. Un matin, au réveil, il s’aperçoit qu’il s’est métamorphosé en corbeau. Un grand corbeau à l’oeil vitreux et, détail pas banal, chaussé de baskets. Ce sont ces dernières qui vont lui attirer les foudres de son entourage, à commencer par son patron : un corbeau, passe encore, mais avec des baskets ! Aussitôt catalogué asocial, l’innocent plumitif est sommé d’aller se faire psychanalyser...

Décidément, les corbeaux n’ont pas bonne presse dans les fables. Car c’est bien en quelque sorte une fable que nous livre Fred, dans cette bande dessinée tour à tour poétique et grinçante, primée à Angoulême en 1994. Il y dresse le tableau d’une société corsetée par le conformisme et la soumission aux lois du marché. Une société où il ne fait pas bon afficher ses aspirations personnelles et son individualité. Armand Corbackobasket, héros malgré lui de cette histoire, va faire les frais de cette morale...






 


Accueil